Élisabeth

Élisabeth est en 8e année. Elle vient de changer de quartier et d’école. Elle a deux pères. Ces derniers ont insisté pour rencontrer le personnel scolaire au début de l’année scolaire pour les renseigner sur leur situation familiale et pour s’assurer que leur fille étudierait dans un milieu positif et sensible. Toute l’équipe pédagogique s’est engagée à créer une atmosphère équitable et inclusive dans la salle de classe et l’école.

Un jour, une élève dans sa classe fait un commentaire hétérosexiste pendant une discussion sur la famille canadienne. Elle présumait que toutes les familles avaient des parents de sexe opposé – un père et une mère. Déterminé à ne pas laisser passer le commentaire de l’élève sans dire un mot, l’enseignant affirme : « On ne peut jamais présumer qu’il existe un seul type de famille. La société canadienne est très diverse. En fait, notre propre classe est représentative de cette diversité. Par exemple, votre copine Élisabeth a deux pères ».

Élisabeth a rougi comme une tomate. Elle s’est calée dans son siège, les deux yeux rivés sur son livre. Elle n’avait aucun problème avec sa situation familiale, mais étant donné qu’elle ne connaissait pas suffisamment les élèves de sa classe pour leur faire pleinement confiance, elle ne leur avait rien dit sur ses parents.

L’enseignant d’Élisabeth était très sensible à la dynamique de sa classe et il s’est rendu compte immédiatement de son malaise. À la fin du cours, il demande à Élisabeth s’il peut lui parler quelques minutes. Élisabeth explique à l’enseignant pourquoi elle était mal à l’aise. Il s’excuse et la remercie de lui avoir enseigné une importante leçon. Il l’a rassurée en lui disant qu’il ne la viserait plus jamais elle, ni aucun élève en raison d’une différence. Élisabeth l’a remercié. Elle a quitté la classe en souriant et en sachant qu’elle connaissait maintenant quelqu’un à qui elle pouvait se confier si jamais elle avait un problème et que cette personne la comprendrait.