Racisme

Le racisme est fondé sur le précepte qu’il existe des races humaines présentant des différences biologiques et que cela justifie les rapports de domination entre elles. Cette domination peut être exercée par un individu ou un groupe, sur un individu ou un groupe. Elle peut se manifester tant au niveau des interactions interpersonnelles qu’au niveau des pratiques institutionnelles, politiques, sociales ou légales. Elle opère à partir de critères physiques (la couleur de la peau) ou ethnoculturels.

Le racisme symbolise une hiérarchie de pouvoir définie par la couleur de la peau – la peau blanche étant synonyme de réussite. Cette notion de blancheur inclut tout ce qui est associé le plus souvent aux personnes d’origine européenne, c’est-à-dire tout ce qui est pris au sérieux, légitimé et qui a de la crédibilité comme la civilisation, la langue, la culture. Dans l’hiérarchie de pouvoir, on favorise la beauté, l’intelligence et les valeurs associées à la blancheur.

Groupes cibles

Dans les écoles, le racisme se manifeste par une série d’attitudes et de comportements négatifs envers des groupes marginalisés comme les minorités visibles (couleur de la peau); les groupes religieux (islamophobie et antisémitisme); les groupes linguistiques (les gens qui parlent le français avec un accent); les immigrantes et les immigrants, les nouvelles arrivantes et les nouveaux arrivants et les groupes ethnoculturels. Les nouvelles arrivantes et les nouveaux arrivants peuvent être la cible de discrimination et d’agression, alors que les minorités visibles peuvent être exclues parce que l’on présume que ces personnes viennent tout juste d’arriver au Canada. Le vécu des Autochtones passe sous silence lorsqu’on ne reconnaît pas leur histoire ni leur statut particulier.

Formes

L’école étant un microcosme de la société, certaines relations sociales fondées sur l’inégalité peuvent être reproduites dans le milieu scolaire. Nous avons probablement toutes et tous été témoins (ou la cible) d’actes de racisme subtils ou flagrants dans nos écoles. Par exemple, le racisme peut se manifester par des expressions flagrantes de haine et de mépris, comme les suivantes :

  • rire de l’accent, des coutumes ou des vêtements d’une personne;
  • propos racistes;
  • violence physique ou menace de violence physique;
  • cyber-intimidation raciste dans Facebook;
  • sites Web racistes.

(Voir David, Marc.)

Le racisme peut se manifester par des traitements différentiels négatifs, des stéréotypes normalisés ou une partialité dans les tests et les évaluations qui favorisent certains groupes ethnoculturels. Des traitements disciplinaires injustes et parfois exagérés peuvent être des manifestations de racisme. Les attitudes et préjugés racistes peuvent se traduire par des attentes peu élevées pour certains élèves. On continuera à nourrir des notions stéréotypées à leur sujet.

La dominance ethnoculturelle n’est pas toujours intentionnelle ou consciente. Certains comportements ou attitudes servent à maintenir le statu quo en reproduisant des inégalités dans le milieu scolaire. Le déni (« Il n’y a pas de racisme ici ») et l’affirmation de neutralité (« Il n’y a pas de différence en termes de couleur de la peau. On traite tout le monde de façon égale ») perpétuent le silence à ce sujet et suppriment les différences. Par conséquent, il arrive que l’on ne tienne pas compte des besoins particuliers des élèves issus de minorités ethnoculturelles, par exemple :

  • Plusieurs jeunes réfugiés de guerre fréquentent des écoles de l’Ontario, notamment des écoles de langue française. Certains d’entre eux n'ont jamais fréquenté l’école dans leur pays d'origine. Il est important que l’on reconnaisse leurs besoins et qu’on leur offre les services nécessaires pour éviter une discrimination silencieuse basée sur des stéréotypes négatifs. (Il importe de noter qu’un grand nombre d’immigrantes, d’immigrants, de réfugiées et de réfugiés ont un niveau de scolarisation élevé.)

La dominance ethnoculturelle prend des formes passives et insidieuses si le programme ne fait aucune référence à la culture et à l’histoire de certains groupes ou si on en parle seulement dans des occasions ou des célébrations spéciales.

Pour assurer la réussite de tous les élèves, ils nous convient de travailler ensemble pour mettre en place des principes d’éducation inclusive, multiculturelle, antidiscriminatoire, ouverte, interculturelle et antiraciste.