Diversité dans nos écoles

Je suis musulmane et une personne de couleur. Voilà donc bien des raisons qui pourraient influencer ma façon de me comporter parce qu’on interprète mal mon identité, on m’accole un stéréotype ou me fait subir une forme quelconque d’oppression qui m’empêche d’être moi-même. Les gens doivent définitivement faire attention aux différents facteurs qui peuvent réduire une personne plus souvent que d’autres au silence.

– Élève du secondaire

C’est dans un esprit d’équité, de dignité et de respect [que la culture francophone] prendra les styles et les couleurs de ceux et celles qui la font. C’est de cette diversité que peut jaillir une culture riche et forte, ouverte sur le monde, accueillante et épanouie.

Approche culturelle de l’enseignement pour l’appropriation de la culture dans les écoles de langue française de l’Ontario : Cadre d’orientation et d’intervention, 2009, p. 48

À un minimum, dans toutes les communautés scolaires de l’Ontario, il y a des élèves de genres différents dont chacune et chacun a des points de vue distincts et des expériences différentes. Par ailleurs, même lorsque ces différences sont cachées, inavouées ou non visibles, nous pouvons supposer que notre population étudiante comprend des jeunes qui s’identifient comme LGBTQ, qui ont différents styles d’apprentissage et différentes personnalités ou qui ont des besoins spéciaux en raison de problèmes d’apprentissage, de santé mentale, ou d’une incapacité physique ou intellectuelle. Il est juste aussi de présumer que la représentation est tout aussi diversifiée parmi les sœurs et les frères ainsi que les personnes qui prennent soin de ces jeunes. Nous pouvons faire cette supposition parce que ces différences font partie de l’humanité; notre famille humaine comprend toutes ces manifestations, et beaucoup plus encore.

Dans toutes les collectivités, il y a un nombre plus ou moins élevé de jeunes qui sont pupilles de la Couronne ou qui vivent dans la pauvreté, dans un foyer de groupe, dans une famille d’accueil, dans divers types ou contextes familiaux ou, encore, qui ont des parents emprisonnés ou qui bénéficient d’une libération conditionnelle. D’un bout à l’autre de l’Ontario, une minorité ou parfois la majorité des élèves sont des nouvelles arrivantes ou des nouveaux arrivants ou des membres de groupes racisés, y compris de groupes ethnoculturels et religieux marginalisés.

Et, bien sûr, aux quatre coins de la province, dans plusieurs écoles, il est presque certain de trouver parmi la population étudiante des élèves des collectivités des Premières nations, métisses et inuites ou ayant des antécédents autochtones.

En tenant compte de cette grande diversité humaine, il est important de nous rappeler que notre principal objectif est de toujours célébrer et reconnaître la diversité dans nos écoles, peu importe où nous vivons et travaillons. Pour peaufiner nos pratiques d’enseignement afin de créer des conditions qui favorisent l’autonomisation de nos élèves, il importe de commencer par nous renseigner sur nos élèves, écouter et entendre ce qu’elles et ils ont à dire.

À titre d’éducatrice, je prends consciemment la décision tous les jours de briser le silence afin d’interrompre le discours dominant qui réduit au silence tant de voix et d’expériences. Je fais de gros efforts pour accueillir la diversité dans ma salle de classe et l’intégrer dans le programme d’études. Nous parlons des expériences des élèves de la classe et des élèves de l’école. L’engagement que j’ai pris de promouvoir l’équité, la justice sociale et l’inclusion dans ma salle de classe est ma façon à moi de donner une voix aux élèves qui habituellement n’en ont pas.

– Enseignante de l’élémentaire

Mettre à l’essai
  • Peu importe l’activité que nous faisons ou la ressource que nous utilisons, si nous nous apercevons que certains groupes de personnes ne sont pas représentés, nous pouvons mitiger les effets de cette exclusion en demandant à nos élèves, « Qui manque dans cette image, ce récit, ce texte, cet exemple? »
  • Lorsque nous faisons l’analyse d’une situation historique, sociale ou politique contemporaine et que nous observons un risque de préjugés ou de vision étroite, nous pouvons demander à nos élèves, « Comment pourrait-on interpréter cette situation différemment? » ou, « Pouvez-vous imaginer d’autres façons d’envisager cette situation? »