Tendre la main

Si nous avons fait notre possible pour inclure les parents, nous pouvons remarquer les absences lors des initiatives et activités de l’école. Nous pouvons remarquer l’absence systématique de certaines personnes ou de groupes de parents, peut-être celles et ceux à qui nous souhaiterions le plus tendre la main.

Il est possible que notre première réaction soit de présumer de « l’indifférence » pour expliquer l’absence de groupes ou de personnes en particulier. Nous pouvons par conséquent choisir de concentrer nos efforts et notre énergie sur les personnes déjà très engagées. Il importe toutefois de comprendre que des barrières font obstacle à la présence active à l’école de bien des parents. (Voir Comprendre les parents.) Tant que la participation à notre communauté scolaire ne reflète pas tous les groupes la composant, nous avons humblement à reconnaître que nous n’avons pas encore trouvé les stratégies propices à faire tomber les barrières.

Il n’existe pas de recette pour susciter la présence et la participation des parents les plus difficiles à toucher. Par contre, nous pouvons tendre la main continuellement et de manière proactive aux personnes absentes ou à celles dont le contact avec l’école reste fragile et délicat. Il n’est pas toujours suffisant de mentionner que « la porte est ouverte à tout le monde ». Il importe d’employer une démarche positive pour faire en sorte que toutes et tous se sentent les bienvenus.

Les parents ont souvent tendance à ne pas tenir compte des moyens de communication habituels comme les lettres ou les courriels. Si les parents des écoles de langue française ont de la difficulté à lire le français ou si les familles ne disposent pas d’un ordinateur, ces modes de communication peuvent finir par les aliéner.

Il sera peut-être plus approprié d’avoir recours à une variété d’autres modes de diffusion. Il s’agit de garder à l’esprit la composition et les conditions de vie des familles de nos élèves, et d’imaginer ce qu’elles vivent. Il y a parfois lieu d’aller un peu plus loin et de faire un effort plus particulier. Par exemple :

  • initier un contact en personne ou individualisé autant que possible;
  • faire un appel téléphonique, ce qui peut être reçu comme une façon plus chaleureuse et plus accessible d’établir un contact;
  • rencontrer sur leur propre terrain les parents avec qui c’est plus difficile de communiquer – dans un endroit non menaçant et accessible, par exemple un restaurant ou un café ou encore un centre communautaire (quoique dans bien des cas cela ne soit pas non plus faisable ni souhaitable, par exemple si une enseignante ou un enseignant ne se sent pas en sécurité);
  • lors d’une activité scolaire, s’approcher d’un parent qui se tient à part et qui ne semble pas être à l’aise, pour l’accueillir et échanger quelques mots;
  • transmettre une invitation de manière personnalisée (par téléphone ou en personne) à des activités spéciales comme un atelier organisé pour les parents;
  • inciter les élèves à obtenir la participation des parents.

Application

Dans une école, on a mis sur pied un comité composé d’enseignantes, d’enseignants et de parents en vue de souhaiter la bienvenue aux personnes nouvellement arrivées au Canada. Les membres du comité communiquent avec les nouvelles familles, leur tendent la main et les accompagnent durant les premiers mois au pays. Ils voient à combler les besoins de base, à ce qu’elles aient des vêtements chauds, à ce qu’elles connaissent les services et les ressources communautaires aptes à les aider au besoin.