Donner le bon exemple

Selon la Loi sur l’éducation (e-laws.gov.on.ca), le personnel enseignant a autorité sur les élèves. En tant qu’adultes, les enseignantes et les enseignants occupent intrinsèquement une position de pouvoir sur les enfants et les ados. Le pouvoir des adultes sur les jeunes est nécessaire et positif lorsqu’il est axé sur le développement sain. Toutefois, le pouvoir a aussi le potentiel de faire du mal.

En tant que professionnelles et professionnels, nous prenons nos responsabilités de pouvoir et d’autorité très au sérieux. Mais, les discussions sur les problèmes d’équité qui partent d’une position de pouvoir peuvent poser certains défis. Nous tenons à encourager le dialogue authentique et l’échange franc avec et entre les élèves. Toutefois, nous pouvons être appelés à utiliser notre pouvoir et notre autorité afin de faire cesser les commentaires ou les actes sexistes, racistes ou homophobes et ainsi assurer la sécurité de nos élèves. En plus, notre position de pouvoir inhérente peut nuire au désir et à la capacité des élèves de parler franchement.

Il est vrai aussi que les dynamiques du pouvoir dans une salle de classe peuvent être compliquées. Les enseignantes et les enseignants peuvent parfois se faire intimider ou agresser par des élèves. Dans le cas où l’enseignante ou l’enseignant fait partie d’un groupe marginalisé (voir Utiliser les mots justes : Lexique) il arrive que les élèves essaient de se servir de ce statut pour gagner du pouvoir.

Il n’y pas de secrets pour gérer les dynamiques de pouvoir dans la salle de classe. Mais nous pouvons donner le bon exemple en matière d’utilisation de pouvoir en adoptant les comportements suivants :

  • Démontrer de la transparence : Les enseignantes et les enseignants peuvent se faire accepter par leurs élèves en expliquant comment ils utilisent leur pouvoir et leur autorité. Les élèves sont plus susceptibles d’accepter le pouvoir et l’autorité lorsqu’ils comprennent en quoi ils consistent. Cette transparence peut être utile pour démontrer aux élèves que nos propres collectivités ont des modèles accessibles qui utilisent le pouvoir d’une manière responsable et que cela leur a permis d’être des agentes et des agents de réussite et de changement positif.
  • Partager le pouvoir où c’est possible et approprié : Bien qu’il ne soit pas toujours possible ni approprié de partager son pouvoir avec les élèves dans toutes les situations, les élèves peuvent apprendre à avoir confiance en une enseignante ou un enseignant qui partage son pouvoir et son autorité de manière équitable dans les situations appropriées.
  • Offrir des occasions d’apprentissage à l’aide des conséquences naturelles : Lorsque les élèves comprennent qu’une logique interne justifie les conséquences de leurs actions, ils sont plus en mesure d’accepter les conséquences. La punition, en revanche, est souvent arbitraire et vise à infliger de la souffrance ou à humilier l’élève.
  • Permettre le développement sain à l’aide d’interactions respectueuses : Les enseignantes et les enseignants peuvent toujours trouver un moyen de protéger la dignité des élèves et exprimer leur respect des élèves par leur mode de communication. Ils peuvent démontrer que même la colère peut être exprimée de façon respectueuse.
  • Démontrer une affirmation de soi : Les enseignantes et les enseignants transmettent d’importants messages  lorsqu’ils s’affirment de façon constructive avec les élèves. Par exemple, s’ils affirment ouvertement être antisexistes, anti-homophobes et antiracistes, les élèves peuvent être encouragés à adopter la même position. À l’aide de moyens non agressifs, l’affirmation de soi communique que tout le monde a le droit au respect et qu’il est possible de s’affirmer sans retirer les droits de quiconque. (Voir Escalation et réduction de l’intimidation.)