Travailler d’une manière constructive dans un contexte de résistance

Bon nombre d’entre nous font beaucoup d’efforts pour partager le pouvoir, forger un partenariat fondé sur la collaboration et faire preuve d’empathie et de respect dans le cadre d’une écoute active et d’un processus de résolution de problèmes. Malgré tout cela, nous aurons sans doute un jour ou l’autre à composer avec des parents qui opposent une résistance à reconnaître le rôle de leur enfant dans une situation d’intimidation ou d’iniquité.

La résistance résulte parfois d’une situation privilégiée. Pensons par exemple à des parents au statut social élevé qui se montrent réticents à l’idée de se remettre en question. Dans d’autres cas, la résistance peut cacher un réflexe d’autoprotection contre une chose trop douloureuse à absorber. Pour des parents marginalisés, particulièrement celles et ceux ayant subi des situations de violence par le passé ou de violence collective, la résistance peut se révéler un mécanisme de défense contre des souvenirs ou une prise de conscience trop douloureux.

Nous pouvons tout de même employer certaines mesures pour prévenir ce genre de situation. Par exemple :

  • approcher assez tôt les parents avant que s’enracine la dynamique de l’intimidation;
  • amorcer la rencontre en mentionnant quelque chose de positif au sujet de l’élève;
  • énoncer le problème à l’aide de termes factuels (sans porter de jugement);
  • donner des exemples du comportement et des gestes afin d’illustrer le problème;
  • expliquer comment l’élève peut s’améliorer et changer;
  • terminer la conversation en soulignant des détails positifs au sujet de l’élève.

Dans toute rencontre, notre objectif consiste à faire en sorte que les parents sentent que nous les écoutons attentivement et que nous les comprenons bien. Notre rôle consiste donc, tout au long de la rencontre, à écouter avec attention et empathie, puis à vérifier notre compréhension de la situation. (Voir Écoute active.)

Cela dit, le fait de comprendre ne veut pas nécessairement dire être d’accord. Nous ne pourrons peut-être pas non plus obtenir la pleine collaboration des parents. Toute collaboration de leur part se révélera favorable à l’avènement d’un changement positif chez l’élève.

Les mots pour le dire

« Il semble que nous ayons une perception différente de certains aspects de la situation. Peut-être y a-t-il différentes façons de voir la situation. Comment pouvons-nous réussir à faire en sorte que notre plan d’action fasse du sens pour vous tout en arrivant à mettre un terme à l’intimidation? »

Les parents tenteront peut-être de justifier ou d’excuser le comportement de leur enfant. (Par exemple : « Ils ne faisaient que rigoler et s’amuser. »; « Tous les enfants se chamaillent. Pourquoi en faire tout un plat? ») Dans ce cas, il sera nécessaire de confronter les croyances en expliquant clairement notre propre position et celle de l’école sur la question.

Si nous sommes incapables en bout de piste d’arriver à un consensus par rapport à une situation, nous aurons peut-être à « nous mettre d’accord d’être en désaccord ». Nous pouvons respectueusement exposer notre position et reconnaître la divergence d’opinions.

Les mots pour le dire

« À la lumière des exemples que je vous ai donnés, je pense que votre enfant intimide un autre élève depuis un certain temps. Je comprends que votre perspective soit différente. Je vous ai expliqué la politique sur l’intimidation en vigueur dans notre école. Je me dois maintenant de vous informer que je ferai rapport de la situation à notre directrice (ou directeur) demain. L’école suivra ensuite les procédures que je vous ai expliquées en détail. Je vous remercie d’avoir pris le temps de m’écouter. Je suis à même de constater à quel point votre enfant agit en leader positive quand elle prend son travail à cœur. Ce sera un plaisir de soutenir cette qualité et de continuer de lui enseigner le reste de l’année. »